Les aventures de Boxon le chiot… La Puberté
Ça y est, votre jeune loup atteint ses 6, 7 ou 8 mois… quelques levés de pattes ont été observés, parfois même – oh stupeur – un chevauchement bizarre sur le chien ou la chienne du voisin, et surtout, surtout, votre jeune loup… ne vous écoute plus.
Mesdames et messieurs, roulement de tambour, vous voici entrés… dans LA PUBERTÉ !
Aussi durement que s’est déroulée la vôtre ou celle de vos enfants, voilà que votre petit protégé, qui n’avait de regard que pour vous, vous abandonne à votre sort en balade, ne répondant plus au rappel, vous défiant sans arrêt. Mais que peut-il bien avoir dans la tête ??
Eh bien, tout comme nos propres boutonneux, votre chien est en crise.
En crise contre l’autorité – c’est-à-dire vous.
Et pour chaque bouton qui ne poussera pas sur sa gueule d’ange, une confrontation vous sera proposée.
La période pubertaire, c’est quoi ?
Assailli d’hormones aussi diverses et variées qui feront de lui un Mâle (avec un grand M), ou une Femelle (avec un grand F), le jeune chien pubère se découvre, tout d’abord, une sexualité.
C’est là que sonne le début du calvaire : pour les mâles, premiers levés de patte (marquage urinaire), et pour les femelles, première chaleurs (souvent discrètes).
Avec ces métamorphoses, le jeune chien se met à percevoir une nouvelle forme de communication, à laquelle il s’essaye, recevant et envoyant de nouveaux signaux jusqu’alors incompris.
Son obéissance spontanée disparait, pour laisser place à la « discussion » : terminé le rappel immédiat et bienheureux, je préfère, comme toi, aller et venir comme je l’entends.
Et bien entendu, cela ne vous plait pas – pas plus qu’avec vos enfants – et cela ne plairait pas non plus à la mère de votre jeune loup, et tout cela… est dans l’ordre des choses.
Lâcher du lest ?
NON, certes pas ! S’il est une prise d’indépendance normale et saine (une distanciation par rapport à vous, sa maman humaine), votre chien pubère ne quitte pas le groupe ! Bien au contraire, il est à l’âge de l’intégration, l’intégration dans le système des adultes – c’est-à-dire vous.
Ne pas lâcher du lest ne signifie en rien qu’il est nécessaire, encore moins efficace, de s’énerver, et gronder à tout va.
La puberté est une période délicate, et c’est en toute connaissance du processus que vous en sortirez indemnes. Votre Boxon ne revient plus ? Inutile de s’agacer, restez calme et persévérez. L’énervement qu’apporte rapidement la situation peut vite nous transformer en furie, confondant alors autorité et autoritarisme.
Puberté et agressivité
Aboiements, hérissement des poils de l’échine dorsale, crocs découverts… la puberté est la période où vous découvrez votre jeune chien autrement : il s’en est pris au facteur, il s’est montré hargneux avec un chien en promenade… vous n’avez rien vu venir, et cela ne vous plait pas.
Cette période pubertaire est une période dite « sensible », et ce n’est pas pour en faire trop. Il se passe un processus de « désocialisation » : la peur fait place devant l’inconnu, remplaçant la curiosité qu’il manifestait jusqu’alors.
Votre Boxon réagit donc vivement, avec peu d’assurance mais détermination, face à l’objet de ses peurs.
C’est également le début de la défense territoriale : votre Boxon garde la maison. Il aboie, il s’excite, il court dans tous les sens… bref, il s’est trouvé un rôle.
La race à laquelle il appartient est alors déterminante : avez-vous opté pour un chien de chasse, un chien de compagnie, un chien…. de défense?
(Voir l’article : « Mythe et réalité sur le choix d’une race, ou comment biologie et activité sont trop souvent oubliés »)
Si ces comportements, et l’agressivité au sens large du terme, sont normaux –je veux dire dans l’ordre des choses – il n’est pas pour autant possible de laisser votre jeune loup montrer les crocs pour un oui ou pour un non. Qui plus est, la réaction agressive associée à la peur est dangereuse, car incontrôlée (réaction défensive instinctive pour la survie = objectif : blesser pour affaiblir et s’enfuir).
Vous devez impérativement vous faire aider dans la gestion de ces comportements.
La puberté, âge « limite »
Comme si cela ne suffisait pas, cette période sensible ; pour sa désocialisation, pour sa distanciation par rapport à la mère, pour ses nouvelles formes de communication, pour l’arrivée des bagarres et la défense du territoire…est également la période « limite ».
J’entends par « période limite » la limite d’âge, au-delà de laquelle tous les problèmes se fixent.
En effet, une fois arrivés dans l’âge adulte soit une fois sortis de la puberté, tous les soucis que vous aurez rencontrés (d’éducation, d’agressivité etc.) se seront fait une place au chaud au sein des habitudes de votre chien, et donc de votre foyer.
Attention, rien (ou presque) n’est irrécupérable, mais le travail est doublé au-delà du délai.
L’adolescence de votre chien est donc – en plus d’être la pire – LA période où il nous faut agir.
Attention (encore), toutes les pubertés ne se passent pas ainsi ! Certains d’entre nous même, aurons connu la joie d’une adolescence invisible !
Mais si vous avez :
- Un mâle
- Un chien de garde ou défense
- Un chien au caractère sensible
- Un chien au caractère fort….. vous avez toutes les chances de savoir, ou de bientôt voir, de quoi je parle.
Quoi qu’il en soit, tous les changements évoqués ici font partie intégrante de l’évolution normale du chien, et il est de votre devoir de respecter ces transformations.
Concrètement, je fais quoi ?
Comme sa mère l’aurai fait, commencez par voir votre chien pour ce qu’il est aujourd’hui, et plus pour ce qu’il a été : Boxon n’est plus un chiot : c’est un adulte en devenir.
La communication change et vous devez vous adapter : comme sa mère l’aurait fait, Boxon ne peut plus être attaché qu’à vous, poussez le à prendre du plaisir avec chaque membres du groupe.
Ne tolérez pas qu’il vous défende contre tout un chacun. Avoir un chien à ses côtés est rassurant, surtout pour les femmes, mais « vous défendre » n’est pas son rôle, si vous n’êtes plus sa « maman humaine », vous n’êtes pas sa femelle.
Faites-vous aider. La période est sensible, rappelez-vous en. Les choix que vous ferez alors peuvent peser lourd dans la balance.
Bon courage, et à bientôt !
A lire :
« Mâle ou femelle, quelles différences et que choisir? »
« Dominance, désobéissance et agressivité »
« Mythe et réalité sur le choix d’une race, ou comment biologie et activité son trop souvent oubliés »
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