Les aventures de Boxon le chiot… morsure et inhibition
Ah, lala, propriétaires de chiots, et anciens propriétaires de chiots, vous souvenez-vous de cette époque bénite, de mains et de visages griffés, de collants troués, de lacets mâchouillés et j’en passe ?!
Bienheureux sont ceux et celles qui ont appliqués nos préceptes, maintes et maintes fois serinés : mordillements interdits !
Si les petits d’humains découvrent le monde avec leurs mains… et leur bouche, les petits des chiens n’ont pas de mains. C’est donc avec leur gueule – à défaut de bouche – que ces jeunes canidés vont tout observer… les jouets, les chaussures, les cacas des uns des autres, les vomis abandonnés les lendemains de fêtes par les noceurs du samedi soir… et vos mains, vos pieds, vos mollets, votre nez… bref, tout y passe, sans exception.
Je passe sur la dangerosité car ce n’est pas le sujet, prenez juste note qu’un caillou peut tuer votre chiot aussi vite qu’il ne l’aura avalé. Surveillez bien.
« Il fait ses dents »
Halte ! Votre chiot fait ses dents, oui, si il veut, sur ces jouets, mais pas sur vous ! Aujourd’hui votre Boxon est petit, comme ses dents, mais imaginez un instant l’aspect de vos membres dans quelques mois !
Dans un article précédant « les aventures de Boxon le chiot…premières rencontres », nous avons vu l’importance de l’adulte « éducateur ». Nous avons expliqué comment ces gentils chiens interviennent sur les chiots lorsqu’ils dépassent les limites, et ce dans le but essentiel de leur apprendre les bonnes manières.
Savoir contrôler la puissance de sa morsure fait partie intégrante de ces us, en milieu canin comme un milieu humain.
Cette inhibition de la morsure est visible lorsque deux chiens se battent et qu’aucune blessure n’apparaît. C’est également elle la bienheureuse responsable de parties de jeux endiablés – mais sans danger – avec votre compagnon.
Votre chiot doit prendre conscience que sa prise en gueule peut être douloureuse, et qu’il doit donc s’adapter à son partenaire. C’est ce qu’il se passe lorsque deux chiots (ou chiens) jouent ensembles, que l’un des deux crie et cesse le jeu, avant de le reprendre avec le même entrain, mais avec une prise en gueule plus douce.
« Si je ne le laisse pas mordiller, comment peut-il apprendre à se contrôler ? »
J’ai constaté – avec un certain effroi – qu’il est possible de lire sur internet (voir « les conseilleurs ») ce genre de chose.
A l’âge de huit semaines, votre Boxon sait (normalement) déjà qu’il doit contrôler l’intensité de sa morsure. Les rencontres avec ses congénères régulières que vous lui offrez perpétuent ce savoir, et l’interdiction formelle de mordre la peau humaine EST un apprentissage de l’autocontrôle de sa gueule.
Comme exercice, l’inciter à saisir et tenir un objet dans sa gueule pour lui demander de le rendre est excellent, et ne nécessite pas d’acheter des actions chez Hansaplast!
« Je souhaite pratiquer un sport de mordant avec mon Berger Allemand, je dois donc l’entraîner au plus tôt »
Faux !! Même si vous souhaitez faire de votre compagnon un champion de ring, l’apprentissage de la morsure inhibée doit être fait ! Pour l’exercice du mordant, votre Boxon devra faire la différence entre le sport et le quotidien, exercice difficile qui ne sera possible que s’il est conscient des interdits.
De plus, l’exercice du mordant nécessite un arrêt, possible uniquement grâce à l’apprentissage de cet arrêt.
Donc, d’abord l’inhibition de la morsure, après le mordant. Pas d’inquiétude, les chiens aimant mordre, vous n’aurez probablement pas de mal à lui faire tenir la manche.
« Concrètement, comment faire ? »
Le fait est qu’une interdiction à cet âge est plus un principe éducatif, votre chiot tentera donc à nombreuses reprises de vous attaquer de ses petits crocs acerbes…
Dites « non ! », ou « aie ! » et, sans arrêt de sa part, cessez l’interaction. C’est tout ! Vous lui proposerez un objet adapté à la place.
Les jeux de tractions sont toujours déconseillés.
A vos jouets!